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II. NOTIONS RETROSPECTIVES.
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1775 |
Avant d'aborder l'histoire proprement dite de la
paroisse, remontons à une époque antérieure de 46 ans à cette fondation. De coup
d'il rétrospectif ne manquera pas d'intérêt, et nous fera voir le progrès
matériel opéré durant ce laps de temps dans cette partie de la Seigneurie. |

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Il y a environ un siècle, tout
le territoire, aujourd'hui inclus dans la paroisse de St Césaire et dans les paroisses
actuelles de l'Est et du Sud, n'était qu'une immense et sombre forêt, impénétrable aux
piétons mêmes: pas une seule habitation n'y avait été encore érigée; pas un seul
colon n'avait encore osés y établir. l'Tout porte à croire que le premier édifice
élevé dans cette partie relativement reculée du pays alors habité, a été construit
en l'année 1775. |
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En effet, à cette époque, les
Anglo-Américains étaient en guerre Contre l'Angleterre pour se déclarer indépendants,
et cherchaient à entraîner le Canada dans leur rébellion contre la commune mère
patrie. Le gouvernement anglais avait tout lieu de craindre les incursions que les
rebelles devaient tout naturellement tenter pour débaucher les Canadiens, et les attirer
dans leur parti. |
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C'était donc une mesure de haute prudence de
la part de la Couronne anglaise de se prémunire contre les surprises de l'ennemi. |
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A cette fin, les autorités du pays avaient
établi des avant postes d'observation sur différents points des frontières. |
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Cette partie du futur St Césaire était
considéré alors comme le poste le plus voisin des limites des deux puissances dans ces
quartiers. On y avait placé une petite garnison d'environ 25 à 30 soldats anglais, pour
y faire le guet, se tenir en sentinelles, flairer les Bostonnais, ou surveiller et
arrêter les déserteurs des autres garnisons établies à Chambly ou à Montréal. Le
moindre bruit entendu, le plus léger groissement des feuilles, la chute d'une branche, un
rien en un mot, faisaient soupçon-
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(1) Recueillies en hiver 1872, sur la tradition
des anciens du lieu. |
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