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1817 |
Nous voyons donc qu'il en a été ici comme
partout ailleurs dans les vieux postes établis au pays et pour les mêmes raisons. Les
premiers colons se fixaient sur les bords de la rivière; les nouveaux arrivés se
groupaient aussi tout naturellement sur les rives de l'Yamaska, s'y construisaient une
pauvre chaumière en logs, et commençaient péniblement le défrichement. Ils
choisissaient de préférence les terres de la rivière parce qu'elle était la seule voie
de communication pour écouler leurs maigres produits, et se rendre à St Hyac., premier
et plus ancien poste établi dans les environs.
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Les colons d'alors défrichaient un petit coin
de terre, semaient un peu de grain, faisaient de la cendre et du sel (potasse) avec le
bois superflu(s) |
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renversé et arraché pour le
défrichement, puis, quand le tout était fabriqué en quantité suffisante, ils le
chargeaient sur leurs grossières embarcations, et, le cur gai et joyeux, en dépit
de leur pauvreté, ils voguaient vers St-Hyacinthe, causant, devisant entre eux et
chantant de vrais airs canadiens.
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Cependant, il faudrait y avoir passé pour bien
connaître quelles difficultés(!) quels obstacles offraient cette voie de transport(!)
L'Yamaska alors n'avait guère plus que la moitié de sa largeur actuelle; les arbres qui
la bordaient, minés et déracinés, s'écroulaient en travers, et barraient fréquemment
le passage. Le pauvre voyageur était arrêté à tout instant, et si, à son départ, il
n'avait eu la précaution de se munir d'une hache, il lui fallait, bon gré malgré,
rebrousser chemin pour se procurer cet instrument nécessaire; et alors, avec force
fatigues, retard et perte d'un temps souvent précieux, il se frayait avec peine un
passage en coupant et écartant les arbres renversés: ce qui ne lui arrivait pas qu'une
seule fois dans un trajet de six à sept lieues et quelquefois plus.
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Toutefois ne soyons ni pessimistes, ni injustes
envers la nature; faisons lui la part qui, de droit, lui revient en tout.
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